CO

CO, artiste photographe

CO est une bricoleuse savante. Cet oxymore définit bien deux aspects de cette curieuse personne.

Car dans ce travail co-habitent connaissance et performance, stratégie et rigueur, jeux et contraintes, cadres et transgressions, inspirations et procédures réflexives.

Techniques diverses et éclectiques et mouvements incidents sont dans sa boite à outils.
Elle est effectivement une bricoleuse, à l’instar de ce que nous révèle Levis Strauss dans La Pensée Sauvage.
Son univers instrumental est hétéroclite, elle fait avec les moyens du bord, c’est la règle du jeu qu’elle édicte. Elle n’a pas de projet prédéfini, structuré, le résultat (et non l’objectif) est contingent de toutes les occasions présentes et il s’organise autour de diverses constructions et déconstructions antérieures.

Co est une artiste surtout, quand il s’agit d’interroger la nécessité du passage à l’acte créatif.
L’inter subjectivité avec les acteurs, leur implication affective, les partis-pris esthétiques et sémiologiques déterminent le désir d’agir dans l’instant présent.

Le temps et le lieu sont des données de l’impulsion créatrice, les corps qu’elle met en scène, en sont une autre.
Ces corps, le sien et les autres sont des corps intimes, elle les connait instinctivement et sensuellement.
Elle les manipule dans une juste présence laissant affleurer sur l’image leur insolente beauté et l’écho de leur douloureux secrets. Secrets de corps en quête d’identité et de lumière.
Encore, en corps… du noir absolu vers l’irradiation. Sublime expérience de l’éprouvé.

La mise en jeu fait écho à de multiples références, car cette fille-là est cultivée, finement, subtilement. Et sa nature est sensible, curieuse, exigeante. Elle joue avec nous en nous proposant des pièces de puzzle qui convoquent aussi bien Caravage que Bacon.
Ses images de corps diffractés nous renvoient aux phénomènes décrits par Freud de déplacement et de condensation des rêves.
Ses Piétas revisitent les codes avec insolence. Erotisation des postures bibliques.
Incarnation langoureuse et indolente du dolorisme judéo-chrétien….
Elle s’amuse et transgresse en jouant avec l’image, et c’est peut-être cela qui dérange certains critiques d’art de nos systèmes de référence occidentaux de l’art contemporain; tant pis pour eux.
Co est vivante et désirable et ses images reflètent cela.

Patricia Prunelle
Directrice Artistique du Hors-Là Marseille

Contact de  Co : Co artiste photographe

#co #cophoto #cophotographie